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Relocalisation industrielle : une stratégie gagnante pour l'industrie française
Une relocalisation intelligemment pilotée comme levier industriel
La relocalisation industrielle n’est plus un simple slogan politique. Elle devient une arme stratégique pour les industries françaises, qui souhaitent sortir de la dépendance à une production externalisée à moindre coût — et donc vulnérable. Oui, la recette de la relocalisation existe, et certains territoires montrent déjà comment la mettre en œuvre.
À Rennes, le 13 juin 2025, se tenait la 2e édition des Rendez-vous de la relocalisation, initiative portée par la région Bretagne dans le cadre du programme Relocalisons.bzh.
L’objectif ? Convaincre les entreprises d’amorcer ce virage stratégique. Et les résultats sont déjà tangibles : Loïc Hénaff, PDG du groupe Jean Hénaff et conseiller régional délégué à la relocalisation, au fret et à la logistique a expliqué :
Un millier d’entreprises bretonnes a déjà pris la vague. Derrière, il y a un potentiel de 130 000 emplois et 5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires relocalisables à l’horizon 2030, et une réduction possible de 3,9 millions de tonnes de CO₂ .
Question de confiance
Dans les colonnes de Ouest France, Hervé Biche, PDG de Sodimac, entreprise familiale bretonne de 100 salariés spécialisée dans le machinisme agricole, résume d’un trait ce que signifie relocaliser :
«La relocalisation, c’est un gage de confiance. Je le vois dans mon entreprise. Nos clients sont des agriculteurs. Ça les rassure de venir dans l’usine et de savoir que les machines qu’ils utilisent sont construites près de chez eux.
Tout est dit.
Après des décennies de désindustrialisation, les chocs logistiques, sanitaires et géopolitiques comme la pandémie ou la guerre en Ukraine poussent les entreprises à repenser leurs chaînes de valeur et celles de leurs fournisseurs.
C’est ce que confirment Virginie Morgon et Eric Hazan (Ardabelle Capital) dans une tribune pour Les Échos.
Méthode à suivre pour relocaliser
L’exemple de Tag Plastique, en Normandie, illustre comment une relocalisation peut devenir un projet structurant.
Pendant le confinement, Frédéric Viguié, PDG de Didactic (dispositifs médicaux), affronte des problèmes d’approvisionnement depuis la Chine. Pierre Coulon, patron de Tag Plastique, voit son activité automobile à l’arrêt. Leur rencontre va donner naissance à un projet commun : relocaliser la fabrication d’un kit de perfusion à usage unique.
Nos discussions ont vite porté sur la possibilité de relocaliser la production de certains dispositifs médicaux en Normandie, à commencer par un kit de perfusion »
,se souvient Pierre Coulon.
Trois objectifs guidaient cette relocalisation :
- Reprendre la main sur le design (pour la performance produit),
- Maîtriser la fabrication (pour la qualité),
- Abaisser les tensions sur les approvisionnements (pour la disponibilité).
Le projet, développé sur quatre ans, a permis de recruter une trentaine d’employés, tout en divisant par deux l’empreinte carbone liée au transport.
Conclusion : relocaliser, oui… mais avec méthode et résilience
Relocaliser ne concerne plus uniquement les grands groupes. Les PME, ETI et PMI sont désormais au cœur du mouvement, soutenues par des dispositifs régionaux concrets. C’est un enjeu de souveraineté, mais aussi de robustesse industrielle et de responsabilité environnementale.
Encore faut-il savoir être résilient…